Ethnologie

Pour répondre à de nombreuses demandes de la part de ceux qui parfois me font l’honneur de m’écrire et toujours  l’honneur d’être mes amis, et afin de ne pas répéter ou copier/coller cent fois le même message, je vais ici tenter une rapide description des contrées où je me suis établi pour une année.

 

Pour situer géographiquement, on peut considérer qu’à une légère incertitude près, il s’agit d’une île située entre l’Islande et les Canaries. Un peu à gauche après le rond point.

Oui, parce que précisément, il s’agit des inventeurs du rond-point et que pour emmerder un jour le petit corse, ils roulent à gauche.

S’il vous faut mettre les points sur les i, il s’agit de la charmante autant que perfide Albion, dite aussi Royaume-Uni. Et pour être tout à fait exact, au beau milieu de la riante friche industrielle de Manchester.

 

Arrivé là par le hasard des embauches post-doctorales, je débarquais avec mes frippes et 1,4 kg de Robert et Collins Français-Anglais il y a maintenant un peu plus d’une semaine et demi.

 

Déjà, au départ de Toulouse, la plupart des passagers arboraient un aspect étrange, un comportement et un sabir qui m’ont mis tout de suite la puce à l’oreille.

Cela fut confirmé par une étude approfondie le la faune lors de mon arrivée à Londres.

Excepté les chiens de la brigade anti-drogue, 99,99 % des autochtones parlent anglais et son sujets de sa graisseu… pardon de Sa Gracieuse Majesté Elizabeth II.

 

C’est long, un an.

 

 

 

 

 

 

Bien, ne nous laissons pas abattre.

 

 

 

 

 

Je veux rentrer à Toulouuuuuuuuuuuuse!

 

 

 

 

 

 

Mais cela peut attendre un peu.

Mettons à profit notre temps de séjour pour acquérir quelques compétences supplémentaires, raffler les bonnes idées afin de les revendiquer comme miennes à mon retour outre-Manche, et surtout, essayons de voir s’il est possible de civiliser ces gens.

Je sais, le mot ‘supplémentaires’ est absolument superflu dans la phrase précédente, mais n’ai-je pas le droit de sauvegarder les apparences?

 

Je renonce à faire la verbatim de mes discours avec les anglais depuis mon arrivée. D’une part cette tâche fastidieuse serait d’un intérêt limité pour le lecteur. D’autre part, je ne saurais retranscrire l’essentiel du sens de mes propos, qui passe par le langage des signes.

Les autochtones sont pour le moins sympatiques. Voire conviviaux.

Au second jour de mon arrivée ici, voyant poindre le coin d’un orgue à la fenêtre d’une église, je suis entré, bien entendu. Ceux qui me connaissent n’en seront pas plus surpris.

Le pasteur qui justement se trouvait là, m’a accueilli à bras ouverts, et m’a déroulé le tapis rouge jusqu’à l’orgue, où j’eusse aimé avoir quelque chose à jouer.

Sans partoches et avec des godasses qui jouent trois notes à la fois, il eut mieux valu que je m’abstienne. Mais bon, je ne pouvais pas décevoir ce brave homme en ne jouant pas. Je l’ai déçu en jouant, voilà tout.

 

Un gros choc culturel m’attendait lors de mes premières sorties, principalement destinées à me ravitailler…

Il n’y a pas de boulangeries (ça, j’étais préparé), mais pas d’épicerie ni de primeur, ni même de boucher ou de poissonnier dans ce pays!

Quelques supérettes, sans doute des supermarchés en banlieue, mais rien qui ressemble à une boutique pour acheter des légumes ou de la nourriture qui ne soit une supérette.

Profitez, français, courrez chez vos commerçants, car sans, c’est la galère, ou alors l’obésité…

Parce que l’anglais moyen se repaît de chips à tous les parfums et de plats surgelés.

Et les résultats sont là.

Bien visibles.

Sur les ventres, les fesses, les cuisses…

Adiposiland, ce n’est pas encore ici, mais on y travaille!

 

Par ailleurs, contrairement à ce que  d’aucuns pourraient penser, les anglais ne sont pas les seuls animaux qui vivent sur les campus de Manchester. Les quelques français égarés par là non plus…

On y croise aussi, selon l’heure des canards colvert des écureuils gris, et des renards roux.

Sans compter les rats qu’annoncent diverses affiches de mise en garde.

 

Dans un prochain billet, j’exposerai la suite de cette étude ethno-bordélique menée avec une rigueur pataphysique qui me laisse tout pantois à la relecture. En attendant, have a good day.